Mémoire des Origines - MemOri

Ce projet interdisciplinaire porte sur la question de la mémoire des origines, comme élément de construction des identités et des territoires.

Porteur de projet

  • Valérie PIETRI (URMIS) 
  • Marie-Jeanne OURIACHI (CEPAM)

Partenaires

  • Marie Pierre Ballarin  (URMIS)
  • Lucie Bargel (ERMES)
  • Frédérique Bertoncello (CEPAM)
  • Giulia Bonacci (URMIS)
  • Joël Candau (LAPCOS)
  • Karine Emsellem (ESPACE)
  • Yvan Gastaut (URMIS)
  • Guillaume Gonin (ERMES)
  • Giovanni Gugg, Université « Federico II » de Naples (LAPCOS)
  • Rania Hanafi, UCA (URMIS)
  • Xavier Huetz de Lemps (CMMC)
  • Laurence Mercuri (CEPAM)
  • Marc Ortolani (ERMES)

Dates

2019 – 2024

Sources de financement

  • MSHS-SE , Axe 4 Territoires : construction, usages, pouvoirs
  • CEPAM

Objectifs

Résumé :
Ce projet interdisciplinaire porte sur la question de la mémoire des origines, comme élément de construction des identités et des territoires. Le rapport aux origines se construit, en effet, autour de deux formes d’appartenance souvent combinées : l’ancestralité (comme rapport aux origines familiales) et l’autochtonie (comme rapport aux origines géographiques). Dans le cas des familles aristocratiques et/ou coloniales, le patronyme constitue un marqueur fondamental des identités sociales : il intègre bien souvent une dimension spatiale tandis que les terres et domaines sont parfois désignés par le nom de leurs propriétaires. De la même manière, descendants de migrants ou d’esclaves sont identifiés (et stigmatisés) ou revendiquent comme part constitutive de leur identité ce déracinement originel. Ce rapport entre l’identité lignagère et le lieu d’origine pose donc aussi la question de la mobilité, qu’elle soit sociale (ascension/descension sociale), géographique (migration, exil) ou politique (contexte de colonisation/décolonisation/post-coloniale, esclavage et post-esclavage).

Objectifs et méthodologie :
La problématique de la mémoire des origines, qui associe une analyse critique de la notion d’origine et une réflexion sur l’expression spatiale des identités individuelles et collectives, nécessite une approche résolument interdisciplinaire. Pour mener à bien cette recherche, nous avons donc souhaité mettre en place une équipe associant historiens, archéologues, sociologues, géographes et politistes afin de développer un espace de dialogue et d’échange sur les concepts, méthodes et outils que les différentes disciplines impliquées mobilisent pour appréhender cette question de la mémoire des origines. 
 

Actualités, évènements

Deux workshops ont permis de mettre en évidence la richesse de cette thématique dès lors qu’on l’étudie dans la longue durée (de l’antiquité au monde contemporain) et qu’on applique cette grille de lecture à des sociétés et des contextes très divers. Il s’agissait de réfléchir à la manière dont s’élabore et se perpétue cette mémoire des origines - voire dont elle est réinventée -, aux stratégies parfois mises en place par les autorités pour en assurer le contrôle, à son inscription dans l’espace. 
Les deux workshops ont montré les spécificités de chaque discipline à la fois du point de vue des sources (artefacts archéologiques, sources écrites connues par la tradition manuscrite ou archives textuelles et iconographiques, sources orales, monuments…) et des méthodes mobilisées (récolement documentaire ou enquête de terrain, approches qualitatives et/ou analyses quantitatives…). 

  1. 6-7 juin 2019 : "Mémoire des origines, lieux et récits de vie : approches croisées en sciences humaines et sociales" (13 communications pour les deux sessions : Mémoire des origines, autochtonie et mobilité spatiale / Pratiques d’écriture, traces graphiques, images et monuments)
  2. 12-13 décembre 2019 : "Territoires et mémoire des origines" (9 communications)
En 2022 et au printemps 2023, tous les textes des contributeurs ont été reçus, expertisés, corrigés et mis aux normes de l'éditeur. Le manuscrit complet (couverture, introduction, chapitres, conclusion, sommaire et 4e de couverture) a été envoyé aux Presses Universitaires de Rennes. Le comité éditorial doit communiquer sa décision définitive au cours du 1er trimestre 2024.

Publications

  • Edition en cours d’un volume (éditeur : PUR) reprenant les communications présentées lors des deux workshops : 14 textes, hors introduction et synthèse conclusive.
  • Plan de l'ouvrage à paraître en 2024 : Table des matières  
    Remerciements 
    Marie-Jeanne Ouriachi et Valérie Piétri : Introduction. 
    - Joël Candau : Mémoire ou métamémoire des origines ? 
    Partie 1 : Mémoire des origines, autochtonie et mobilité spatiale. 
    - Laurence Mercuri : Nécropoles, intégration territoriale et mémoire des origines dans le monde colonial grec d’époque archaïque : le cas de la Sicile orientale. 
    - Xavier Huetz de Lemps : Les fissures d’un consensus funéraire. Cimetière et mémoire des morts aux Philippines (fin XVIIIe- fin XIXe siècle). 
    - Michel Christol : L’importance des mots. Dénomination, statut et mémoire des origines en Gaule méridionale à l’époque romaine : le cas des communautés politiques. 
    - Marc Ortolani : Les enjeux de la mémoire des origines dans le discours des parlementaires niçois du milieu du XIXe siècle au début du XXe s. 
    - Giovanni Gugg : L’Archange migrant : la mémoire des origines dans la fête de la Saint Michel, de Senerchia (Italie du Sud) à Nice. 
    Partie 2 : Territoires et mémoire des origines 
    - Christian Settipani : Des Carolingiens aux Mérovingiens : une mémoire reconstituée. 
    - Arnaud Exbalin : L’arbre de la nuit triste. Conflit des mémoires autour de la Conquête du Mexique (1520-2010). 
    - Isabelle Merle : Les origines comme enjeux mémoriels ou le destin commun. Comment faire « peuple » dans la Nouvelle-Calédonie post-coloniale ? 
    - Guillaume Gonin : Les enjeux de la mémoire des origines chez les réformateurs du droit : le cas de la lignée des Bérenger dans l’évolution du droit pénal et des institutions au XIXe siècle. 
    - Eric Savarèse : L’invention de la tradition pionnière chez les pieds-noirs. 
    Marie-Jeanne Ouriachi et Valérie Piétri : Conclusion.