Bandes dessinées et vidéos pour accompagner le nouveau programme de sciences du cycle 3 : effets sur l’appropriation des contenus et de la démarche
Accompagner les enseignants du primaire dans l’enseignement des sciences, en particulier ceux du cycle 3 qui éprouvent des difficultés à enseigner la physique, dans leur
prise en main du nouveau programme de sciences.
Porteur de projet
- Estelle Blanquet, MCF, LACES, Université de Bordeaux
Partenaires
- Jérôme Tagu, MCF, Laboratoire de Psychologie, Université de Bordeaux
- Thomas Arciszewski, Ingénieur Recherche, Centre Psyclé, Aix-Marseille Université
- Christophe Zimmer, Ingénieur Support, MSHS Sud-Est, Université Côte d’Azur
Dates
2024+
Sources de financement
- MSHS Sud-Est, axe 5
- Académie 5 IDEX
Objectifs
Le projet de recherche vise à tester l’efficacité de différents supports pédagogiques sur la résolution d’un problème de physique par des élèves.
Pour cela, il s’agit tout d’abord d’identifier si la variation d’un élément graphique ou textuel dans un strip impacte l’exploration oculaire de l’élève. L’entretien permettra ensuite d’identifier si les strips présentés le conduisent à trouver une modalité de résolution de problème et si l’élève est capable de formuler un lien entre des indices présents dans le strip et le choix de résolution. Le croisement des données (oculométrie et entretien) permettra de tester le lien éventuel entre stratégies d’exploration oculaire et stratégies de résolution de problème.
Contexte théorique :
Les recherches sur l’utilité éducative des bandes dessinées sont apparues dès le début de la diffusion large des comics et des strips aux États-Unis (Hutchinson, 1949; Sones, 1944) et ont suscité beaucoup de commentaires sur son potentiel dans l’apprentissage en général (Jacobs, 2007). Une hypothèse de travail était que la narration, fictionnelle, sous la forme d’art séquentiel comme défini par McCloud (1993) ou Eisner (2008), facilitait la compréhension autant qu’améliorait la motivation à comprendre (Avraamidou & Osborne, 2009). L’apprentissage médiatisé par la bande dessinée est aujourd’hui largement analysé pour ses propriétés motivationnelle et heuristique (Kirtley et al., 2020;
Tilley & Weiner, 2016).
Dans le domaine directement scientifique, la facilitation de l'apprentissage a été montrée en microbiologie (Morel et al., 2019) ou en chimie (Weitkamp & Burnet, 2007). La bande
dessinée permet également d’aborder des thématiques telles que le développement des compétences en matière de résolution de problèmes, de formulation d'idées, de résolution de conflits, d'attitude à l'égard des sciences, de renforcement de la motivation, d’acquisition de connaissances scientifiques ou de détection et élimination des idées fausses (Trnová et al., 2013).
A ce jour, la capacité de la bande dessinée à favoriser la résolution d’un problème de nature scientifique (en physique) au niveau de l’école primaire (élèves de CM1-CM2) reste largement inexplorée.
Méthodologie et résultats attendus :
Ce projet s’appuie sur des strips (bande dessinée de 4 cases) qui proposent aux lecteurs de chercher la réponse à un problème de physique mis en scène dans le strip (par exemple, identifier quel récipient contient le plus de liquide ou comparer les volumes d’objets de formes différentes). La réponse est ensuite fournie dans la vidéo. Les ressources
créées (strips et vidéos) permettront également l’accompagnement de la formation des étudiants de l’INSPE en Master MEEF premier degré (se destinant au métier de professeur des écoles) et pourront être utilisées par les Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI) et dans le cadre des interventions périscolaires.