AHA - An experimental study on the Aha insight

Résumé : il s'agit d'un projet de recherche associé à un stage de Master, qui s'inscrit dans la littérature théorique et expérimentale autour du "Dirty Face Problem" introduit par Littlewood (1953) et devenu depuis un classique de la théorie de la décision multi-agents.

Porteurs de projet

Agnès FESTRÉ (GREDEG) et Valeria MANERA (CobTek)

Partenaires

  • Université Côte d'Azur (GREDEG, CobTek)
  • Université La Sapienza, Rome (Italie)
  • Plateforme CoCoLab
  • Michela Chessa (GREDEG)
  • Ismaël Rafaï (post-doctorant, Aix-Marseille Université)
  • Wénxīn Xing (doctorante GREDEG)
  • Kübra Simsek (étudiante M2 Sciences Cognitives)

Dates

2023 - 2024

Sources de financement

  • CSI 2024
  • axe 1 MSHS Sud-Est

Objectifs

L’idée du projet est d’étudier à l’aide d’une approche expérimentale les mécanismes à l’oeuvre dans l’intuition ou déclic de la solution d’un problème (Aha Insight ou Eureka effect). Ce concept a été décrit par Henri Poincaré (1908) et de nombreux autres scientifiques, et revisité par Michael Polanyi (1946 ; 1966) en lien avec sa théorie de la science et de connaissance tacite.
Ce phénomène peut être résumé dans les termes suivants : la découverte ne se produit pas au terme d'un effort mental, mais plutôt comme un flash après une période de repos ou de distraction.
L’énigme logique connue dans la littérature mathématique sous l’appellation de "Hat Riddle", variante du "Dirty Face Problem" présenté à l’origine par John Littlewood (1986), est une énigme classique de raisonnement itératif. Cette énigme est un bon candidat pour étudier le phénomène de Aha Insight, notamment car il n’existe pas d’incitation individuelle à spéculer sur le degré de rationalité d’autrui à la différence, par exemple, du jeu du concours de beauté de Keynes par différence (voir Nagel, 1995).
Le "Dirty Face Problem" a fait l’objet de peu d’expérimentations en économie. Max Weber (2001), Ralph Bayer et Mickey Chan (2007) ont reconfiguré le problème de sorte que l’obtention de l’équilibre soit compatible avec des degrés finis de rationalité pour atteindre l'équilibre souhaité. Ceci leur permet de tester si le comportement des individus réels suit les prédictions théoriques (en termes de nombre de niveaux d'itérations nécessaires pour résoudre le problème), si les individus apprennent la stratégie optimale et dans quelles configurations du jeu (correspondant à divers degrés de complexité) ils sont plus susceptibles d’y parvenir.
Les résultats expérimentaux montrent que, dans la plupart des cas, les individus ne sont pas capables de faire plus d'une itération. Une fois qu'ils ont atteint deux niveaux, ils sont généralement capables d'en atteindre trois. Par ailleurs, ils montrent qu’il existe un "effet de taille de groupe" : plus les individus sont nombreux, plus ils sont capables d'apprendre.

Actualités, évènements

Une stagiaire du Master 2 "Sciences Cognitives" a pour missions principales :

  1. de faire une recension de la littérature en psychologie et sciences cognitives qui s’intéresse au lien entre émotions (appréciées à l’aide de dispositifs comme Face Reader, la variabilité du rythme cardiaque ou encore la réponse électrodermale) et le Aha Insight (effet Eureka )
  2. de contribuer à la programmation de l'expérimentation sur Otree grâce à ses compétences en langage Python
  3. de co-réaliser les passations des expérience
  4. de contribuer à l'analyse des données collectées
Toutes les expériences se dérouleront dans les salles d'expérimentation et avec les équipements de la plateforme CoCoLab.