Fondée sur le fameux principe d’économie de la pensée, l’épistémologie de Mach proclamerait le caractère essentiellement « abréviateur » des théories scientifiques : leur unique fonction serait de présenter de manière synoptique et complète les faits étudiés, si bien qu’elles apparaîtraient comme un outil à la limite du superfétatoire, presque facultatif. L’on pourrait ainsi dire, avec Goethe, que les faits sont eux-mêmes la théorie. Cette lecture convenue du « positivisme » machien nous paraît incapable de ressaisir sa complexité : loin de toute déférence excessive à l’égard des faits, Mach invite le chercheur à les reconstruire dans le « monde plus libre » de la pensée, ce qui ne saurait se faire sans l’intervention d’éléments théoriques librement forgés et utilisés à cette fin. Loin d’être l’ennemi de la théorisation, le positiviste lui reconnaît un rôle absolument essentiel dans la recherche et le progrès de la connaissance. Plus généralement, c’est l’activité autonome du chercheur qui est systématiquement défendue et mise en avant.
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